Un souvenir en amenant un autre, je me rappelle d’une petite discussion avec Brian Snoddy un soir d’août 2004 au bar du Marriott à Indianapolis, après une journée de travail à la GenCon. Je crois que c’est Patrick R. qui, voulant faire le malin, me signala la présence à une table à côté de David Carradine discutant avec un de ses amis (appelons-le X) et me dit quelque chose dans ce goût là : « Tiens Cyril, puisque tu ne sais pas quoi faire tu n’as qu’à aller lui parler. » Aussitôt dit, aussitôt fait, Patrick. De mémoire.
Cyril Pasteau : Bonjour M. Carradine, excusez-moi de vous déranger ; je voudrais juste vous serrer la main et dire que je trouve que vous êtes un grand acteur.
David Carradine serre la main, grommelle : Merci.
C.P. : Oui, je trouve que vous étiez formidable dans Pulp Fiction.
(silence)
D.C. : Je n’ai pas de rôle dans Pulp Fiction.
C.P. : Pourtant, vous étiez vraiment super dans ce film.
X glousse : Il te confond peut-être avec Samuel Jackson.
D.C. : Je n’ai pas joué dans Pulp Fiction.
C.P. : Mais si, souvenez-vous, vous aviez un pistolet et vous étiez accompagné par ce grand Noir.
D.C. dit quelque chose en français.
C.P. : Pardon ? Je ne comprends pas.
D.C. : Je parlais français !
C.P. : Oh, désolé. En réalité, je suis Américain, né à Springfield. J’ai un faux accent français afin d’avoir du succès auprès des filles. Il est réussi, hein ?
D.C. sourit : Vous n’avez pas plutôt envie d’aller parler à cette fille là-bas ?
C.P. : Non, je préfère rester ici pour discuter avec vous.
D.C. dit en français intelligible en pointant du doigt un endroit : Il y a quelqu’un sur la terrasse.
C.P. regarde, mais pas de terrasse à l’intérieur du bar : Ah oui, euh.
D.C. sourit : Je commence à me demander si vous vous payez ma figure.
C.P. : Non, excusez-moi, je ne veux pas vous embêter, tout ce que je voulais dire, c’est que j’adore les films de Quentin Tarantino, c’est comme les boîtes de chocolats, on ne sait pas ce qu’on va découvrir et il y a toujours une bonne surprise. Vous étiez la bonne surprise dans Kill Bill 2.
D.C. : Aah.
C.P. : Oui, j’ai adoré votre rôle.
D.C. : Merci.
X : Et moi, je suis le bonhomme qui coupe les cheveux d’un type dans Reservoir Dogs.
C.P. : Je suis navré, je n’ai pas vu Reservoir Dogs. Vous y faites quoi exactement ?
X : Je coupe les cheveux d’un type.
C.P. : Hum. J’espère que vous allez bientôt faire Kill Bill 3.
(silence)
D.C. : Ce n’est pas possible, mon personnage meurt dans Kill Bill 2.
C.P. : Vous êtes sûr ? C’est si gênant que ça ? Aah oui je me souviens maintenant, il se fait mordre par ce gros serpent venimeux.
D.C. : Hmm oui le mamba noir. (Il sourit.) Je me demande si je vais devoir faire appel à la sécurité de l’hôtel.
C.P. : Merci beaucoup pour cette discussion, Monsieur Carradine. J’ai été très content de vous rencontrer.
(serrages de main)
Publié le 2 mars 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-152354.html.
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