J’aime trois choses dans la vie : la bière et le rugby

Avant-hier, soirée chez Daniel, Gorica, Philippe, Miho et Anne : environ cinquante personnes selon les organisateurs, y compris quelques collègues de Darwin Project, Madame de C…, un régiment de Japonais(es), un compositeur de musique foldingue, quelqu’un qui ressemble beaucoup à Jacques Dutronc (mais en fait, c’était pas lui), une Finlandaise, des gens aux noms rigolos (Houston, Varant, Evenel, orthographes pas garanties du tout) et plein de gens normaux comme moi, métis limouso-parisien ne connaissant ni le japonais ni le saxophone, mais connaissant la localisation du tire-bouchon. Soirée années 60 mais peu de gens sont prévenus et déguisés et la musique n’a rien des 60’s. Les convives sont rigolos et pas pénibles. Une dizaine de bières et quatre ou cinq verres de rouge plus tard, le matin et son premier métro sont là. Après un petit dodo de quatre heures, j’ai tout juste le temps de dévaler l’escalier pour rejoindre le stade et jouer le 11 avec l’équipe réserve de la section rugby du CS Clichy. Et là, le bonheur.
Après bien des matchs passés à me vautrer plus ou moins lamentablement et à laisser fuir de partout les ballons, je remonte la pente de mon estime en marquant un essai à la suite d’une action collective (petite percée, passe passe on navigue passe essai). Vient la mi-temps et nous pouvons bénéficier ensuite du vent, auparavant fort et contraire. Ravigoté par ce souffle frais et sympathique, je me dis que je me sens bien de courir un peu. Mais l’équipe adverse s’enhardit à quelques mètres de notre ligne d’en-but, nous presse. Le ballon est récupéré in extremis et je me tiens derrière le porteur afin de buter au loin après une petite passe en arrière. Je réceptionne le ballon, je tire et je commence à courir. Le ballon atterrit vers la ligne des 40, entre deux ou trois membres de l’équipe adverse qui convergent dessus. J’accélère, j’atteins le ballon en premier et je tire derechef du pied. Le ballon file entre les 40 et les 22 adverses. Puis je me baisse pour accélérer ma course, talonné par l’ailier adverse. Un vague coup d’œil en arrière, je me baisse, je chope le ballon et je cours comme un dératé. Plus que quinze mètres, dix… Puis l’ombre de la catastrophe, j’ai encore du souffle mais mes jambes sont lourdes, fragiles, prêtes à s’écrouler. Je ne sais pas trop comment, je reste debout sur les derniers mètres de course et je fais un petit roulé-boulé salvateur derrière la ligne d’en-but adverse, immédiatement dépassé par mon poursuivant. Yeah !
Après le match, je me suis enfui comme un rat avant la fin du match de l’équipe première pour aller bosser chez moi. Mais je n’ai pas oublié que je dois payer ma tournée pour fêter ma contribution à cette première belle victoire de l’année pour la réserve !
En attendant, je dédie cet essai à mon mollet gauche. Tu ne m’as pas failli, mollet. Sois en remercié.

Publié le 24 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-74416.html.


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