Statue de Molière sur la place Émile Cresp à Montrouge. La statue porte une cape en tissu multicolore et des nœuds papillons aux chevilles.

Bilan de fin de mandat municipal: Montrouge

TLDR : voici le document (PDF) du bilan de fin de mandat.

Mon engagement politique se déclenche en deux temps. Premier temps: un président de la république déshonore le pays par son populisme raciste et son manque de probité. Je m’engage en 2011 dans le parti le plus europhile et SUCCÈS ! la France échappe à un second mandat de l’individu en question.

Second temps: en 2018, témoin comme chacun de la montée du péril climatique et du risque d’effondrement écologique, je constate que mon bulletin de vote ne semble pas compter, le président de la république actuel ayant abandonné ses engagements climatiques comme un chien malade sur l’autoroute des vacances, suivant en cela l’exemple de nombreux responsables politiques mais y ajoutant une touche personnelle de greenwashing « make the Earth great again« . En 2022, ÉCHEC !, nous repartons pour un tour libéral-autoritaire au détriment des candidatures portant les projets les plus humanistes.

Entre temps, en 2020, je suis élu conseiller municipal à Montrouge sur une liste au programme écologiste, démocratique et solidaire. Comme beaucoup d’élus et élues écologistes, je m’investis avec sérieux dans le mandat, fût-il dans l’opposition.

Ce à quoi je ne m’oppose pas, c’est bien le succès de Montrouge. J’applaudis le travail des gens qui, faisant tourner la ville, contribuent au bonheur et au bien-être de ses habitants: le personnel municipal, bien entendu, dans toute sa diversité de fonctions et de statuts, ainsi que les élus et élues avec des délégations et donc des responsabilités au sein de l’exécutif municipal. J’applaudis l’investissement personnel que cela représente pour eux, mais je demeure critique à l’égard de beaucoup des choix de la majorité d’union de la droite. La critique est facile, l’art est difficile, certes. Les Écologistes, dont je me réclame, proposent des alternatives, à commencer par un changement de perspective, de paradigme. Toute la difficulté consiste à tracer un chemin entre l’organisation actuelle de notre société et une organisation qui en résoudrait les principaux travers, tout en permettant à chacun de trouver une place dans ce voyage.

C’est un voyage qui prend du temps collectivement et individuellement. J’ai habité à Montrouge de 2013 à 2021. J’habite désormais à proximité et je m’y rends encore quotidiennement. Résider sur la commune est impératif pour pouvoir se présenter aux élections municipales: je ne serai pas candidat en 2026 à Montrouge. De mon point de vue, c’est une forme d’obstacle censitaire à la participation à la vie de la cité. Les prix de l’immobilier grimpent sur les 2km2 de Montrouge, les familles partent faute de pouvoir se loger, ne restent sur le long terme que ceux qui bénéficient de loyers modérés ou, bien sûr, sont déjà propriétaires de leur domicile. En revanche, le nombre de résidences secondaires augmente. Cela n’augure rien de bon pour la ville et pour sa vie démocratique.

Heureusement, le monde ne tourne pas autour de moi et les personnes de bonne volonté ne manquent pas, dans le groupe local de mon parti, les Écologistes, dans les sections des partis qui se réclament de la gauche ou plus simplement de l’humanisme et du progrès (le fameux « wokisme« ), ou dans tous les lieux où on « fait société« , du Schmilblick, le café culturel et solidaire, au Rouge Gorge de la place Jean Jaurès ou dans tous ces cafés qui laissent les gens débattre, en passant par les associations de parents d’élèves ou encore les clubs de sport. A leur égard, l’ambition de ce bilan qui restitue ma perspective (téléchargeable via le lien en haut de ce mur de texte) est de constituer, avec mes remerciements, un passage de relai.