Les temps modernes

Le temps souffle sur la vie
Le temps efface nos envies

Une heure c’est vite passé
As-tu vécu durant cette heure ?
As-tu connu l’amitié

Et le temps ne passe plus
L’homme ne joue plus
La femme n’enfante plus
Personne ne meurt plus

Nous sommes riches, infiniment vieux
Et nous faisons du sport et nous écoutons Mozart
Pour la milliardième fois
Mais avons-nous encore la foi
Pour forcer les portes de la perception
Pour risquer notre peau pour cueillir une fleur ?

Buvons, amis !
Buvons mais pourquoi donc agiter nos dives lèvres
Pour invoquer les mérites du gros rouge

Nos corps sont parfaits, nos fortunes immenses,
Nous connaissons l’amour et nous sommes intelligents
Alors que regrettons-nous ?

Regrettons-nous les guerres et les massacres ?
Regrettons-nous l’inégalité et les risques insensés ?

Nos vies sont devenues des autoroutes vers l’avenir

Que cherchons-nous si ce n’est l’aventure
Et le frisson inattendu sur l’échine
Oh Dieu que le temps est long

Texte écrit en avril 2000 et mai 2001 et publié par Tous A Babylone le 24 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-40667.html.


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