The content society 1: 2012

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Thoughts about what I call, for lack of a better word, the « content society » keep nagging me lately. Let’s try to spell them out in order to achieve temporary peace of mind.

Content in the news
The news reports are buzzing with content-related conflicts: the “Search Plus Your World” update of the Google search engine fails to include relevant results from sources such as Twitter and Facebook; a movement opposes laws and treaties (Sopa, Pipa, Acta) which aim to protect the old economy revenue of copyright-holders at the expense of creativity and civil rights, the launch in France of a new low-cost mobile network operator; and the destruction of the companies and services revolving around the streaming website Megaupload by police raids prior to the alleged launch of a legal offer that might have changed the face of the content industry.

All these events revolve around the way digitized goods are created, produced, sold and distributed.

Setting priorities
Some of them highlight a worrisome trend of lack of due process. Gloves are off between “Internet” and the powers that be, champions of the “ancien régime” economy. We should strive to differentiate critics against systems of sale/distribution of content and critics against behavior which hurts people. In my book, for example, spying on people is a worse offence than rearranging a bunch of 0s and 1s. Laws and practices of law enforcement do not always reflect that view.

The dominant system
By ancien régime economy, I mean a market built around a value chain including strong intermediaries (distribution component, etc.) between creation and consumption, including social classes and mechanisms, such as laws, to prevent changes in the way these classes interact within the value chain. This caste system can still function well and allow people to live from the content they create, but often by applying ever more friction, as if trying to stop time. It allows some content professionals to benefit from income without providing commensurate value and it excludes, for right or wrong, the vast majority of content creators.
Everybody should be expected to welcome a frictionless chain value which values above all creation of content. This is not the case. Many people and companies have a stake in the ancien régime, from trade organizations to Internet middle men like Amazon. Actually, not trying to trap your customers in some kind of a web still seems counter-intuitive to many.

In the end, though, I hope everybody would benefit from living in a society which would address the twin fundamental issues of content and energy (form and substance, you know) in a less wasteful and unequal way.

Caveat
Our rationality is bound by our knowledge, our experience and our emotions. I am by trade a creator and marketer of content, hence the content-centrism. Also, the well-known pages below are a few of the sources that inspire those ramblings. There is literally nothing new in anything I wrote so far; my purpose here, faced with a superabundance of ideas hurled at my mind, is to make a conscious choice between what to take and what to reject. Also, I noticed that complex concepts, in fact, are best thought when both put in writing and spoken in a live discussion. Last but not least, I am a seeker of truth but do not pretend to own it. Please enlighten me with your comments.

Monday Note, the blog by Jean-Louis Gassée and Frédéric Filloux
Lockdown: The coming war on general purpose computing by Cory Doctorow
Owni, the French website, there is an English language version

FR

La société du contenu : 2012
Des réflexions sur ce que j’appelle, faute de mieux, la “société du contenu”, me trottent par la tête ces temps-ci. Je tâche ici d’articuler ces pensées afin de retrouver pour un temps ma tranquillité d’esprit.

Le contenu dans l’actu
Les conflits en rapport avec le contenu font l’actualité ces temps-ci. Ainsi de la mise à jour “Search Plus Your World” du moteur de recherche Google qui n’inclut pas des résultats pertinents de sources comme Twitter et Facebook ; du mouvement contre les lois et traités (Sopa, Pipa, Acta) qui visent à protéger le revenu traditionnel des ayants-droits au détriment de la créativité et des droits civiques ; du lancement en France d’un nouvel opérateur de téléphone mobile low cost ; et de la destruction des compagnies et services liés au site de streaming Megaupload par la police, la veille de l’hypothétique lancement d’une offre légale qui aurait pu changer la donne au sein de l’industrie du contenu.

Ces événements ont pour point commun de tourner autour de la façon dont les biens numériques sont créés, produits, vendus et distribués.

Prioriser
Dans certains cas, le manque visible de respect du fonctionnement normal de la justice m’inquiète. “Internet”, d’un côté et les pouvoirs en place, champions de l’économie d’ancien régime d’autre part, ne prennent plus de gants. Nous devrions prendre soin de ne pas critiquer sur le même registre des systèmes de vente et distribution de contenu et des comportements qui blessent des gens. Pour moi, par exemple, espionner quelqu’un représente une violation pire du contrat social que de réarranger un tas d’octets. Les lois et les pratiques policières et judiciaires ne reflètent pas toujours cette position.

Le système dominant
Par économie d’ancien régime, j’entends un marché construit autour d’une chaîne de valeur comportant
1) des intermédiaires puissants (distribution, etc.) entre création et consommation, et
2) incluant des classes sociales et des mécanismes (lois, etc.) visant à empêcher de changer la façon dont ces classes interagissent au sein de la chaîne.
Ce système de caste peut encore fonctionner avec succès et offrir des moyens de subsistance à des créateurs de contenu, mais souvent au prix d’une friction grandissante, comme s’il s’agissait d’arrêter le temps. Il offre à certains professionnels du contenu un revenu sans rapport avec la valeur de leur travail et il exclut, en bien ou en mal, la vaste majorité des créateurs de contenu.

Tout le monde devrait, semble-t-il, espérer l’arrivée d’une chaîne de valeur sans friction, valorisant avant tout la création de contenu. Ce n’est pas le cas. Bien des gens et des sociétés, des lobbies commerciaux aux boutiques en ligne comme Amazon, profitent de l’ancien régime. Pour beaucoup d’entre eux, il n’est même pas imaginable de ne pas chercher à enfermer ses clients dans des rets d’une sorte ou d’une autre.

Il faut espérer qu’au final, tous gagneraient à vivre dans une société qui gérerait les enjeux fondamentaux du contenu et de l’énergie – la forme et le fond – en générant moins de gâchis et d’inégalités.

Avertissement
Notre rationalité est limitée par notre connaissance, notre expérience et nos émotions. Je suis un créateur et un marketeur de contenu, d’où mon tropisme en ce sens. Les références citées ci-dessous, entre autres, inspirent ces réflexions désordonnées. Je n’ai rien écrit de neuf ; noyé par la surabondance d’idées, mon ambition est de choisir consciemment quoi prendre et quoi rejeter. De plus, les concepts compliqués sont plus faciles à appréhender lorsqu’ils sont aussi bien écrits que discutés à l’oral. Enfin, je cherche la vérité sans prétendre la détenir. Vos commentaires sont bienvenus.

Monday Note, le blog en anglais par Jean-Louis Gassée et Frédéric Filloux
Lockdown: The coming war on general purpose computing par Cory Doctorow (en anglais)
Owni, le site sur la société, les pouvoirs et les cultures numériques, et sa version anglaise


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