/! alerte divulgâchis /!
Quelques réflexions en vrac sur la série TV de science-fiction Westworld:
– La série met le spectateur dans la position de quelqu’un qui
effectue le test de Turing. Le spectateur sait très vite que le sujet
de la conscience est sur la table. Il se met à guetter certains personnages, puis la plupart des personnages,
pour déterminer qui est conscient et qui ne l’est pas. C’est d’autant plus délicat que les robots, quand ils
déclament leurs répliques scriptées, peuvent parfois le faire en conscience.
– Le déterminisme de la série touche les humains comme les robots. William était peut-être un enfant « méchant », mais il avait réussi, en se conformant à ce que la société attendait de lui, à construire sur cette fondation une personnalité équilibrée. En lui permettant de « découvrir » sa « vraie » personnalité, Logan les a condamnés tous les deux, chacun à sa propre forme de déchéance. (Logan, plus tard, qualifie Westworld d’illusion.) La civilisation n’est qu’une accrétion de bonnes habitudes sur le matériau d’origine qu’est la « nature humaine ». Rompre la boucle de rétroaction sociale a évidemment des conséquences antisociales. Si je « suis un méchant » mais que je fais semblant toute ma vie du contraire en me comportant gentiment, que suis-je?
– Ce qui est important pour tous ces mobs d’instance, c’est la dernière session de jeu. Tout le reste n’a été qu’un entraînement. La dernière histoire de Ford est l’examen final qui décide s’ils vivent libres ou s’ils retournent en esclavage. La dernière histoire de Ford, c’est aussi le testament par lequel un
esclavagiste imbu de sa personne lègue la liberté à ses esclaves après
sa mort.
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