Lait frappé

Catégorie : bande dessinée
Nombre de pages : 48
Langage : français et russe
Auteur(s) : Geneviève Castrée
Éditeur : L’Oie de Cravan
Année de parution : 2000
ISBN : 2-922399-06-0
Sur la couverture rigole une jeune fille aux oreilles de chat.
Une jeune fille se querelle avec elle-même, écoute de la musique seule, boit le lait qu’on lui livre, se blesse en buvant le lait d’une bouteille ébréchée dans la rue, se fait consoler par le laitier, fait l’amour avec lui, rêve qu’elle est une méchante femme qui transforme les chats en lait avant de le boire, boit du lait à une boum avec des chats, y retrouve le laitier qui ne lui parle pas et la regarde étrangement avant de prendre le visage de la méchante femme, tombe à terre et se fait ramasser par un chat à casque de motard, qui la laisse se reposer seule dans une pièce, vérifie qu’elle va bien, se débat avec elle pour la remettre en place, mais la jeune fille grandit, est trop grande pour passer à travers la porte, tourne sur elle-même avant de reprendre sa taille normale et de se hisser sur la chaise, de s’y prostrer tandis que lui parviennent la musique et le bruit des danses, des couples qui se rapprochent, la pièce se déforme, une vague finit par propulser la chaise en l’air, la fille est un chat, dans la rue la camionnette du laitier tue le chat, que ramasse la jeune fille désespérée.

Critique
Vous avez peut-être déjà utilisé cette technique pour vous faire écouter : vous baissez la voix tout en prenant un air intense. Vous ne vous répétez pas. Vous ne regardez pas vos interlocuteurs. Au bout de quelques instants, ceux-ci vont finir par vous remarquer et vous laisser la parole, incapables d’écarter la vôtre sans l’avoir entendue. C’est un peu comme ça que j’ai découvert Lait frappé sans vraiment y prêter attention, puis qu’il m’a intrigué et séduit.
Je n’ai pas capté l’intensité de Lait frappé dès la première lecture. Je l’ai acheté au festival d’Angoulême en 2000, alors que j’étais en mission commandée pour Le Populaire du Centre, un quotidien limousin. Je me souviens de discussions parfois intéressantes et parfois moins, je me souviens d’avoir beaucoup glané (de Julie Doucet à Alex Raymond), d’avoir beaucoup regardé. Je me souviens d’être retourné sur Limoges par un soir obscur et halluciné, la voiture ne quittant le brouillard opaque, blanchi par les phares, en grimpant sur une colline, que pour mieux y replonger vingt mètres plus loin. Je suis content d’avoir ramené de cette folle équipée barbue quelques souvenirs plus substantiels, dont cette bande dessinée que je relis rarement. Je ne sais pas pourquoi, mais les jeunes filles dépressives, c’est un grand requinquant.

Texte publié le 4 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50167.html.


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